Interactions des professionnel(le)s de l'information avec les technologies et l'information numérique

Tout au long du cours, nous explorerons différents aspects de l'intervention des professionnelles et professionnels de l'information par rapport aux technologies et à l'information numérique. Sans entrer à ce moment-ci dans un trop grand détail, nous brosserons un portrait rapide de leurs interactions "technologiques" selon un continuum allant d'une interaction de base jusqu'à une interaction experte.

Interaction comme utilisateur(trice) de base

Comme une très grande majorité de travailleurs, le professionnel ou la professionnelle de l'information côtoiera dans son quotidien les technologies et l'information numérique comme utilisateur ou utilisatrice "grand public" : recherche d'information de base sur Internet, courrier électronique, lecture d'articles en PDF, rédaction de documents dans un traitement de texte, etc. Il est ainsi attendu une maîtrise de certaines compétences informatiques essentielles comme, par exemple, l'aise avec les manipulations de base d'un système d'exploitation, la maîtrise des fonctionnalités de base des outils bureautiques. Ces attentes sont à ce point transversales à tout type de milieu que le Gouvernement du Canada (Emploi et Développement social du Canada) rend disponible aux chercheurs d'emploi et travailleurs un test d'auto-évaluation en informatique : https://www.canada.ca/fr/emploi-developpement-social/programmes/competences-essentielles/outils/auto-evaluation-informatique.html). Ces compétences correspondent à ce qui est attendu à l'entrée des étudiantes et étudiants à la maîtrise en sciences de l'information et qui est couvert par les deux trousses d'autoformation sur les compétences informatiques de base et sur des applications bureautiques (traitement de texte et tableur).

Interaction comme "super" utilisateur(trice)

Les interactions des professionnelles et professionnels de l'information avec les technologies et l'information numérique dépassent les compétences de base décrites précédemment, qui ne suffisent pas pour une prise en compte complète de la dimension numérique dans la gestion de l'information. Par exemple, dans le milieu des bibliothèques, Hennig (2017)[1] précise que "[a]lmost every position in libraries these days needs technology skills as part of the job. If you look at current job listings, you'll see that many job descriptions emphasize trend-spotting and knowledge of emerging technology trends." Ceci est aussi vrai pour le ou la gestionnaire de documents, l'archiviste, en fait pour toutes les professionnelles et tous les professionnels de l'information!

La raison en est bien simple. L'objet au cœur des professions de l'information (l'information) ainsi que les outils pour le gérer (outils pour créer l'information, pour l'organiser, pour la repérer, pour la conserver, pour la diffuser et pour l'exploiter) sont en effet étroitement reliés au numérique et aux technologies. L'information à gérer est en partie numérique et ce sont des outils technologiques (logiciels par exemple) qui servent à gérer l'information (numérique ou non). Cela demande aux professionnelles et professionnels de l'information d'aller au-delà d'une utilisation "de base" des technologies pour :

  • d'une part, bien comprendre les caractéristiques et les enjeux propres à l'information numérique (par exemple, quels formats utiliser pour une conservation à long terme d'une information?)

  • d'autre part, pouvoir utiliser de manière efficace les technologies impliquées dans la gestion de l'information (par exemple, les logiciels documentaires pertinents à leurs tâches).

Il y aura bien entendu un certain effet de spécialisation des savoirs et savoir-faire technologiques en fonction des profils de tâches, mais il y aura aussi une base commune.

Interaction comme gestionnaire de ressources numériques

Certains professionnels et certaines professionnelles de l'information se spécialisent dans la gestion de ressources numériques comme, par exemple, une ou un responsable des collections numériques dans une bibliothèque universitaire. Ce type d'interaction demande d'avoir, en sus des compétences de base et de "super" utilisateur ou utilisatrice, une compréhension approfondie des types de ressources gérés et des processus propres à leur gestion.

Interaction experte comme concepteur(trice), développeur(se), administrateur(trice) d'environnements numériques

Finalement, certains postes en sciences de l'information se consacrent au développement technologique. Par exemple, les professionnelles et professionnels de l'information qui les occupent concevront et développeront des systèmes d'information web et des bases de données, implanteront des systèmes intégrés de gestion de bibliothèques ou de gestion de documents d'archives, mettront sur pied et maintiendront des laboratoires de création numérique. Ils ou elles auront des titres comme, par exemple, bibliothécaire-système, architecte de l'information, webmestre. Il s'agira de postes qui demandent des connaissances technologiques plus poussées.

N.B. : Il est à noter que même sans occuper ce type de profil technologique, les professionnelles et professionnels de l'information peuvent être impliqués sur des comités liés à des développements technologiques (par exemple, pour le développement de systèmes d'information web). En ce cas, les compétences technologiques plus avancées ne sont pas nécessaires, mais il faut avoir certaines bases en la matière pour pouvoir être des interlocuteurs et des interlocutrices utiles aux discussions.

RappelEn résumé...

Toutes les professionnelles et tous les professionnels de l'information doivent posséder des compétences informatiques de base, mais doivent aussi développer des compétences de "super utilisateurs/utilisatrices" afin de bien prendre en compte la dimension numérique de la gestion de l'information.

Certaines professionnelles et certains professionnels de l'information occupent des postes à teneur technologique plus forte, que ce soit par exemple pour gérer des ressources numériques ou pour participer au développement et au maintien d'environnements numériques.